172
pages
Français
Ebooks
2018
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Publié par
Date de parution
15 octobre 2018
Nombre de lectures
6
EAN13
9782760639508
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Publié par
Date de parution
15 octobre 2018
Nombre de lectures
6
EAN13
9782760639508
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Face aux multiples défis que la Cité contemporaine, de plus en plus sans remparts et sans frontières, lance à notre compréhension, la collection «Pluralismes» propose un espace de prise de parole multidimensionnelle et interdisciplinaire. Elle se veut un lieu de redécouverte et de mise en dialogue des conceptions et des pratiques aussi bien modernes que vernaculaires du mot «pluralisme» et de la réalité qu’il recouvre.
Sous la direction de Lomomba Emongo.
Mise en page: Véronique Giguère
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Les défis du pluralisme: au-delà des frontières de l’altérité / sous la direction de Daniela Heimpel, Saaz Taher.
(Pluralismes)
Comprend des références bibliographiques.
Publié en formats imprimé(s) et électronique(s).
isbn 978-2-7606-3948-5isbn 978-2-7606-3949-2 (pdf)isbn 978-2-7606-3950-8 (epub)
1. Diversité culturelle. 2. Multiculturalisme. 3. Interculturalisme. I. Heimpel, Daniela, éditeur intellectuel. II. Taher, Saaz, éditeur intellectuel. III. Collection: Pluralismes (Presses de l’Université de Montréal).
HM1271.D43 2018 305.8 C2018-941299-2 C2018-941300-X
Dépôt légal : 3 e trimestre 2018
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
© Les Presses de l’Université de Montréal, 2018
Les Presses de l’Université de Montréal remercient de leur soutien financier le Conseil des arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles
du Québec (SODEC).
Remerciements
«Les défis du pluralisme» – l’idée de cet ouvrage nous est venue à la suite d’un premier cycle de conférences sur ce thème, que nous avons organisé à l’Université de Montréal en 2014 et 2015. Étant citoyennes allemande et suisse respectivement, et ayant toutes deux vécu en Europe et en Amérique du Nord – sur lesquelles nous portons donc un regard parfois extérieur, parfois intérieur –, nous avons vite remarqué que le pluralisme au sens large et ses implications, politiques notamment, étaient des enjeux saillants dans tous les contextes que nous avons connus, au Québec, en Suisse, en Allemagne, en France, en Belgique et en Italie. Au-delà du fait, plutôt évident, que ces questions sont discutées dans toutes ces sociétés, nous avons constaté que les débats publics s’articulent souvent autour de concepts, de principes et de questions semblables. Les pratiques et les logiques d’exclusion touchant différentes catégories de la population se ressemblent aussi d’un contexte à l’autre, même si elles ne sont pas nécessairement abordées comme des phénomènes généraux et transnationaux. Pour pallier cette lacune, nous avons voulu comprendre les défis que soulève le pluralisme au sein des sociétés libérales européennes et nord-américaines dans une perspective transversale comparée, pour en faire ressortir des processus et des mécanismes communs, mais aussi pour dégager des pistes de solution normatives afin de relever ces défis en contexte pluraliste.
C’est ainsi que nous avons embarqué avec nous dans cet ambitieux projet seize chercheurs issus de différents contextes et horizons disciplinaires, avec chacun leur perspective sur le pluralisme. Nos premiers remerciements leur sont donc tout naturellement adressés. Nous nous sentons profondément honorées d’avoir pu compter sur leurs contributions. Nous les remercions pour leur confiance infaillible, leur investissement et leur disponibilité, et surtout pour les nombreuses – et précieuses – discussions individuelles qui ont grandement enrichi notre réflexion théorique.
Nous tenons, bien sûr, à remercier les Presses de l’Université de Montréal pour la confiance qu’elles nous ont accordée ainsi que pour la possibilité qu’elles nous ont fournie de mener ce projet à son terme, le tout avec une écoute et une considération remarquables. Nos remerciements s’étendent donc à toute l’équipe et particulièrement à Nadine Tremblay, pour son aide et ses conseils tout au long du processus d’édition. Merci aussi à nos deux évaluateurs externes qui, avec leurs pertinents commentaires, nous ont permis d’améliorer notre manuscrit.
Nous adressons ensuite de chaleureux remerciements à nos partenaires pour les subventions généreuses qu’ils nous ont octroyées, sans lesquelles ni le cycle de conférences ni l’ouvrage collectif n’auraient pu être réalisés. En ordre alphabétique: l’American Political Science Association (APSA)/Centennial Center for Political Science & Public Affairs; l’Association des étudiants aux cycles supérieurs en science politique de l’Université de Montréal (AECSSPUM); l’Association française de science politique (AFSP); l’Association internationale de science politique (AISP); le Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CÉRIUM); le Centre d’excellence sur l’Union européenne de l’Université de Montréal et de McGill (CEUE; nouveau Centre Jean Monnet de Montréal); le Centre de recherche interdisciplinaire sur la diversité et la démocratie (CRIDAQ); le Centre de recherche sur les politiques et le développement social (CPDS); le Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF) et Janie Pélabay, en particulier, qui a mis à disposition des fonds de son projet de recherche; le Centre étudiant Benoit-Lacroix (CEBL); le Centre pour l’étude de la citoyenneté démocratique (CECD); la Chaire de recherche du Canada en citoyenneté et en gouvernance (CCCG); la Chaire de recherche du Canada sur l’étude du pluralisme religieux (CRSH); le Consulat général de la République fédérale d’Allemagne à Montréal; le Département de science politique ainsi que la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal; la Heinrich Böll Stiftung North America; l’IRTG Diversité; et enfin, le Zonta Club of Montreal. Du même souffle, nous remercions les deux organismes qui financent nos propres recherches doctorales et sans lesquels l’avancement de ce projet aurait été plus difficile au quotidien, à savoir la Fondation Friedrich-Ebert (pour Daniela) et l’IRTG Diversité (pour Saaz).
Un immense merci à Frédéric Mérand et à nos directeurs de thèse Magdalena Dembinska, Pascale Dufour, Jean-Marc Ferry, Matteo Gianni et Arnauld Leclerc, qui nous ont soutenues, guidées et conseillées dès la création du projet de cycle de conférences et jusqu’à la publication de cet ouvrage. Leur accompagnement et leurs encouragements bienveillants ont été une source de motivation inépuisable. Un grand merci aussi à Michelle Daniel et à Lise Lebeau du CÉRIUM pour leur aide dans la réalisation des nombreuses tâches administratives et financières liées notamment au cycle de conférences. Nous tenons également à remercier Raphaëlle Théry pour sa traduction minutieuse de deux des articles de l’ouvrage. Nous adressons enfin un merci tout particulier à Jean-Marc Ferry, Matteo Gianni et Kaisa Vuoristo, qui nous ont offert des retours critiques pertinents sur l’introduction de cet ouvrage. Nous leur sommes sincèrement redevables.
Et pour finir, nous remercions nos proches, nos familles et nos amis pour leur écoute et leur soutien inconditionnels. Merci d’avoir su nous rassurer, nous faire rire et nous pousser vers l’avant lorsqu’il le fallait.
Daniela Heimpel et Saaz Taher
Préface
Charles Taylor
La démocratie moderne, du moins en Occident, est fondée sur les principes de la Révolution française: liberté, égalité, fraternité. Et donc, à la différence de la démocratie antique, elle ne saurait tolérer une discrimination entre différents citoyens ou différents groupes de citoyens. Elle exclut l’exclusion. Pourtant, cette même démocratie est capable d’engendrer de nouvelles formes de discrimination ou encore – ce qui lui arrive souvent – de réhabiliter d’anciennes formes sous une nouvelle guise qui les rend difficiles à discerner. D’où vient ce pénible paradoxe?
Il peut, hélas, facilement s’expliquer. La démocratie (tant ancienne que moderne) a besoin d’une identité politique commune, c’est-à-dire qui rassemble les citoyens autour des mêmes points de référence. En effet, les sociétés libres et auto-gouvernantes ont besoin de liens très forts, contrairement aux régimes autoritaires qui peuvent s’en passer grâce à des appareils de répression puissants. D’abord, le peuple en démocratie doit constituer une collectivité dont les membres délibèrent ensemble. Cela exige une confiance mutuelle: quand on discute ensemble du bien commun, il faut être sûr que ce qui est visé est le bien de tous et de chacun. Au-delà d’un certain point, la démocratie ne peut pas tolérer le soupçon répandu chez un groupe minoritaire que la majorité ne tient pas du tout compte de ses aspirations et de ses intérêts à lui. Ce soupçon devenu certitude fait partie de l’argumentaire des indépendantistes dans maintes sociétés occidentales de nos jours.
En second lieu, la démocratie a besoin de forts liens de solidarité afin de motiver l’entraide, voire la redistribution, entre différents groupes de citoyens, que ce soit entre régions ou classes sociales, ou entre les nantis et ceux qui sont dépourvus de moyens.
L’identité politique des démocraties contemporaines est un amalgame de deux niveaux de référence. D’abord, on partage les principes de la démocratie eux-mêmes, mais cela ne suffit pas. Certes, nous partageons ces principes avec des millions de démocrates à travers le monde. Mais nous avons aussi besoin de liens plus forts avec nos concitoyens. Nous devons être attachés au projet historique particulier que constitue notre société. Cela exige des références particulières. Notre démocratie naît d’une certaine histoire, vit et s’exprime dans une certaine langue, hérite d’une certaine culture, voire est constituée par une certaine ethnie. Notre identité politique se situe donc dans deux dimensions: il y a la dimension universelle, celle des principes, et celle qui relève d’une histoire particulière.