94
pages
Français
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2023
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Ebook
2023
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Publié par
Date de parution
22 juin 2023
Nombre de lectures
7
EAN13
9782728934676
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
3 Mo
« Une femme assez jeune, d’une trentaine d’années peut-être, avance en titubant vers Philippe et Marie. Par une telle tempête, la route qui descend vers la vallée est difficilement praticable : il faut une raison impérieuse pour l’emprunter. La jeune femme paraît épuisée et anxieuse. Au milieu de son visage blême, ses yeux bleus brillent d’un éclat pâle, tels deux myosotis égarés dans l’hiver.
– Pourrais-je voir votre curé ?
Sa voix trahit un léger accent étranger, avec des « r » râpeux et des « v » qui sonnent presque comme des « f ». Il vient à l’idée de Philippe qu’elle doit être alsacienne… ou allemande. Cette dernière hypothèse éveille sa méfiance. »
En cette année 1942, l’étau se resserre autour de la Résistance française. Plus que jamais, Marie, Philippe et Paul doivent redoubler de vigilance dans leur lutte pour la liberté.
Ce roman est accompagné d’un dossier documentaire pour aller plus loin dans la découverte des événements historiques que vivent les trois héros
Publié par
Date de parution
22 juin 2023
Nombre de lectures
7
EAN13
9782728934676
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
3 Mo
Table des matières Les lieux de l'histoire Les enfants de la Balme Préambule L’étrangère L’arrestation Jojo et sa collection de timbres Des prédateurs à antennes chercheuses Cinq coups de feu Le guet-apens de la fontaine Course-poursuite dans les rues d’Annecy « Je souhaite la victoire de l’Allemagne. » L’espion du presbytère Sortez, vous êtes cernés ! Tout va mal Dialogue de curés Adieux sur un quai de gare La gaffe de Philippe Pavillon haut ! Déménagement nocturne et clandestin Le bombardement Notes Zoom sur... Les BOF et le « marché noir » Zoom sur... Le père Camille Folliet Zoom sur... Le sabordage de la flotte à Toulon Chronologie Page de copyright
Points de repère Cover Title Page Copyright Page Corps de texte
À mes lecteurs, dont la curiosité et l’appétit de lecture m’ont beaucoup encouragée à écrire ce troisième tome.
Merci !
Charlotte Grossetête
Philippe Bouvettaz
Il a onze ans en juin 1940. Élève les jours d’école, berger le reste du temps, il n’a pas les pieds dans le même sabot, ni la langue dans sa poche. Et quand on le provoque, ses poings ne restent pas inertes derrière son dos ! Heureusement pour lui qu’il est aussi astucieux qu’impulsif : quand on part à l’aventure, mieux vaut avoir des ressources pour se tirer d’affaire…
Marie Bouvettaz
À neuf ans, elle est déjà réfléchie et déterminée. Elle forme un bon binôme avec son frère Philippe et passe le plus clair de son temps en sa compagnie, sauf à l’école, non-mixité oblige. Elle partage sa curiosité, sa franchise, un sens aigu de la justice et un certain appétit pour le risque. Avec ce cocktail bouillonnant dans le cœur, comment rester les bras croisés quand la France fait naufrage ?
Jean Bouvettaz
Frère aîné de Philippe et Marie, il a dix-huit ans et sert dans une section d’éclaireurs-skieurs, élite des bataillons de chasseurs alpins qui défendent la frontière des Alpes en juin 1940. Mais comment expliquer ses cachotteries après la démobilisation ? Quel secret dissimule ce grand frère pourtant attentionné ? Ah, comme c’est frustrant de le sentir soudain insaisissable !
Paul Moreau
Il va sur ses quinze ans. C’est le cousin germain de Jean, Philippe et Marie. Élève dans un pensionnat situé à la frontière suisse, il passe ses vacances à La Balme. L’été au grand air dans les alpages, voilà à ses yeux la vie idéale ! Le jour de la rentrée scolaire n’est donc pas son préféré. Pourtant, en cette année 1940, le retour à l’internat va prendre les couleurs inattendues de l’héroïsme…
Georges Bouvettaz
C’est le père de Jean, Philippe et Marie. Ancien soldat de la Grande Guerre, paysan robuste d’une quarantaine d’années, il est à la tête d’un élevage de vaches et de moutons. De la traite du matin à celle du soir en passant par la fabrication du fromage, il y a deux mots de la langue française qui n’existent ni dans son vocabulaire ni dans son emploi du temps : « vacances » et « repos ».
Solange Bouvettaz
Épouse de Georges et mère dévouée, c’est aussi une travailleuse infatigable, qui tient sa maison avec un soin méticuleux. Sa générosité n’a d’égale que sa rigueur. Alors, le jour où ce conspirateur de Jean abîmera les plus beaux draps de la maison pour entretenir le mystère autour de ses activités suspectes, il tremblera devant elle plus que devant la police…
M. Sernet
C’est l’instituteur des garçons de La Balme. Blessé de la Grande Guerre, il se passionne pour son métier et aime instruire les fi ls de paysans. Son patriotisme est incontestable, et la mort de son beau-frère sous les bombes de la Luftwaff e le plonge dans le chagrin. Comment prendra-t-il la capitulation de la France ? En juin 1940, les réactions des Français sont tellement imprévisibles…
Gustave Morillot
C’est le neveu de M. Sernet. Aveugle, orphelin de père depuis la bataille de Dunkerque en juin 1940, il s’est installé à La Balme pour être scolarisé chez son oncle, qui veut lui donner toutes les chances de poursuivre des études supérieures. Comme il se montre brillant élève, a priori, ses rêves devraient être réalisables…
Le père Parnoud
C’est le curé de La Balme. Discret, posé, bienveillant envers tous, il ne fait pas étalage de ses convictions autres que religieuses. Que pense-t-il de la guerre, de la défaite, du maréchal Pétain ? Bien malin qui pourrait le savoir, cet homme est impénétrable.
M. Verly, maire de La Balme
Si le chant « Maréchal, nous voilà » avait existé dès l’été 1940, c’est sûrement M. Verly qui l’aurait inventé ! Le maire de La Balme, qui en est à son quatrième mandat, professe pour le Maréchal Pétain une admiration sans bornes. Ce n’est pas devant lui qu’il faudrait prononcer le mot « Résistance ».
Mourguet
Camarade de garnison de Jean Bouvettaz pendant la « drôle de guerre », cet homme bâti comme une armoire à glace est surnommé « le Troll » par Philippe, à cause de sa carrure. Il a du cœur sous ses dehors rugueux, mais il semble tremper dans les mêmes cachotteries que Jean… Que mijotent ces deux-là, et le curé n’est-il pas leur complice ?
Arthur Tarray
De tous les jeunes gens de La Balme qui ont combattu pendant la campagne de France, Arthur est le seul à n’être pas rentré après la démobilisation. Ses parents se sont fait une raison : leur fils est sûrement mort… Quoique… la guerre réserve parfois des surprises !
Colette Chémely
Soeur de Georges Bouvettaz et mère de Paul, Colette a épousé en secondes noces un lunetier de Morez. Elle vit avec lui dans le Jura, de l’autre côté de la ligne de démarcation. Entre elle et Paul, les relations sont compliquées. Il n’est pas certain que l’Occupation les simplifie…
Jean-Louis Chémely
C’est le beau-père de Paul. Lunetier talentueux, il considère la présence des Allemands à Morez comme une occasion d’étoff er sa clientèle. Pour cet homme de soixante ans à la barbiche soignée, les affaires sont les affaires et le client est roi, même s’il vient d’outre-Rhin !
M. et Mme Vacher
Ce couple d’Annecy tient une crémerie dans la ville et cherche des fournisseurs de qualité ; Georges Bouvettaz attire son attention par l’excellence de ses reblochons. Mais pourquoi M. Vacher tient-il à garder le secret sur ses commandes ? Pourquoi refuse-t-il certains clients ? Quel drôle de jeu joue-t-il ? De quoi intriguer nos héros !
Martha
Qui est cette mystérieuse jeune femme arrivée à La Balme en pleine tempête de neige ? Laissons-la trouver refuge au village, et elle révélera peut-être son secret au fil du temps. Pour l’instant, elle n’est pas bavarde et ne répond pas aux questions trop curieuses.
Ginette Cordier
L’hiver dernier, Paul, Philippe et Marie ont déjà rencontré cette jeune fille accompagnée d’un caniche. Ils ne savent rien d’elle sinon ce qu’ils ont pu deviner : elle fait partie de ceux qui résistent au nazisme en zone occupée. Ginette n’est qu’un surnom, dérivé de « Geneviève ». Cependant, il est possible que ce courageux personnage ne s’appelle ni Ginette ni Geneviève. Dans la Résistance, les pseudonymes sont de rigueur !
Michel Verly
Deuxième fils du maire de La Balme, Michel a vingt et un ans. Une formation d’électricien l’a éloigné de son village, si bien qu’il n’a pas fait parler de lui dans les tomes précédents. Mais, en 1942, un ouvrier de son âge peut se voir offrir un billet de train vers une fâcheuse destination… M. Verly va devoir chercher une solution pour que son fils reste au pays !
Léon Martin
Camarade apprécié des Bouvettaz, Léon est arrivé à La Balme au début de la guerre. Sa famille, espagnole, s’est réfugiée en France à cause de la guerre civile qui a éclaté en Espagne en 1936. Le père, Manuel Martin, travaille à la fruitière du village et écoute régulièrement la radio clandestine, car il est communiste. Mais chut ! ses opinions politiques doivent rester secrètes.
Préambule
Cette histoire est un roman. Le village de La Balme-Saint-François n’existe pas et ses habitants sont imaginaires, même s’ils présentent plus d’une ressemblance avec des personnages réels des années 1939-1945.
Au fil de leurs aventures, mes héros fictifs vont cependant croiser la route de personnages historiques, célèbres ou méconnus. Par exemple le père Louis Favre a bel et bien existé. Il figure sur la liste des « Justes parmi les nations », honorés pour avoir sauvé des juifs au péril de leur propre vie.
Quant aux faits historiques servant de cadre au récit (opérations militaires, chronologie de la guerre, événements politiques, discours radiodiffusés, parution d’articles de presse, etc.), ils sont rigoureusement exacts.
Pour en savoir plus sur ces personnages et événements réels, les lecteurs sont invités à lire les « Zooms sur… » en fin d’ouvrage.
Chapitre 1 L’étrangère
Philippe et Marie creusent en cadence, sans bruit, comme si leurs pelles s’enfonçaient dans du coton. Le village de La Balme est enseveli sous l’une des tempêtes de neige qui l’assaillent parfois en hiver. Celle de ce samedi 21 février 1942 gagnera peut-être le record de la saison. D’énormes flocons tombent depuis l’aube, aussi légers et duveteux que des plumes.
Malgré le froid, Philippe transpire sous l’effort. Il plante sa pelle dans la poudreuse, entrouvre son manteau, desserre son écharpe. Les flocons n’attendaient que cela pour s’immiscer le long de son cou et y fondre en gouttelettes bienfaisantes.
Marie s’offre aussi une pause et lève les yeux vers le tourbillon floconneux. Elle a beau connaître ce spectacle par cœur, elle ne s’en lassera jamais ! Puis, elle inspecte le parvis qu’elle est en train de déneiger avec son frère. Le curé leur a confié la mission d’entretenir un passage en vue de la messe dominicale. Demain, il faudra déposer les paroissiens les plus âgés en traîneau à la porte de l’église.
– Eh ! hurle soudain Philippe en se mettant à gesticuler. Qui est là ? Vous savez bien que c’est dangereux !
– Pardon ? demande Marie, surprise.
– Il y a quelqu’un sous le toit, côté sud…
Philippe contourne l’église. Une frêle silhouette longe en ef